Tous fous

Toutes les semaines, une dizaine de nouveaux cas de « vache folle » sont encore détectés, entraînant à chaque fois l'abattage de l'ensemble du troupeau. Mesure sanitaire, l'éleveur n'a rien à dire. Plusieurs dizaines de milliers de vaches ont ainsi été éliminées.

Des voix commencent à s'élever contre cette politique d'abattage systématique, unique en Europe. Et parmi elles, celle d'Alain Crézé, éleveur dans les Côtes d'Armor : alors qu'une de ses vaches est morte de l'ESB (Encéphalopathie spongiforme bovine), il a décidé de s'opposer à l'abattage de son troupeau. Depuis un an, il est entré en résistance.

Nous avons suivi la filière entre l'élevage et l'abattoir, interrogé les chercheurs dans leur laboratoire, consulté les travaux d'experts : il n'y a en effet aucune raison scientifique de continuer à pratiquer l'abattage total du troupeau. D'autant plus qu'aucune vache qui arrive dans notre assiette n'a pu échapper au test de dépistage de l'ESB. Pourquoi alors les pouvoirs publics s'obstinent ?