Lofoten, du remous dans les fjörds

En Norvège, l’archipel des Lofoten est saisissant de beauté. Il pourrait faire penser à des îles polynésiennes qui se seraient égarées dans le froid et la neige. Situé dans la région nord du littoral le plus déchiqueté de la planète, ses côtes rocheuses sont parsemées de villages de pêcheurs qui vivent en grande partie de la pêche côtière à la morue. Cette région arctique est exceptionnellement productive du fait de sa faible profondeur, de la lisière mouvante des glaces toutes proches et de la rencontre entre les eaux polaires et le courant chaud du Gulf Stream.

Pour préserver ce capital écologique vital, des scientifiques sillonnent la zone à bord du Geosars, un des plus grands navires océanographiques au monde. Comme partout, les stocks de poisson sont menacés par une surpêche due à la pêche industrielle et aggravée par la pêche illégale. Ce ne sont pas les innombrables fermes piscicoles qui réduisent le phénomène car pour produire un poisson d’élevage, il faut quatre fois son équivalent en poissons sauvages. De plus, celles-ci sont polluantes et les 500 000 saumons qui s’en échappent tous les ans propagent maladies et risque de dérive génétique à l’encontre des populations sauvages. D’autres menaces sont plus graves encore : l’enjeu du pétrole et du gaz off shore, première ressource économique, assombrit les perspectives environnementales de la Norvège. En effet, les réserves sont énormes et le lobby pétrolier voudrait abréger le moratoire préservant provisoirement les zones écologiquement sensibles. Dans le contexte de crise pétrolière, la région va avoir un poids considérable. On prévoit d’ici 2015 un décuplement du trafic. Or une seule marée noire pourrait ruiner tout l’écosystème des Lofoten.

Avec le parrainage du Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement. Avec la participation du CNC. En partenariat avec EUROVISION Science. En association avec YLE Teema. Développé avec le soutien du Programme MEDIA de la Communauté Européenne. Avec la participation financière de la Commission Européenne, Direction Générale de la Recherche, Science in Europe 2020