Guyane, une côte sous influences (La)

Proche de l'embouchure du fleuve Amazone, la Guyane reçoit une quantité phénoménale de sédiments que les courants de l'océan Atlantique rabattent sur sa côte. Ces mouvements façonnent et refaçonnent constamment les bancs de vase où s'établissent les palétuviers, donnant à la mangrove guyanaise sa particulière instabilité.

Refuge des poissons et des crustacés, la mangrove se caractérise par son inaccessibilité. Obstacle au développement d'un écotourisme côtier comme aux ravitaillements nécessaires au « port spatial » européen, le littoral guyanais est de plus en plus exposé aux aménagements des hommes et aux conséquences globales de leur activité telles que les changements climatiques.

Si le littoral est une zone de pêche appréciée, notamment pour la crevette sauvage et le crabe, son état de dérive permanente ne facilite pas son exploitation par les pêcheurs locaux. Côtoyant cette activité traditionnelle, l'aérospatiale française et maintenant européenne a également élu domicile en Guyane, terre d'accueil d'Ariane. Mais même la haute technologie doit savoir compter avec les dynamiques du bassin amazonien, et la logistique spatiale est confrontée à l'ensablement régulier du port.

Pour toutes ces raisons, le littoral guyanais fait l'objet d'une veille scientifique constante. Turbidité des eaux, mangrove impénétrable : la perception du littoral est également un enjeu majeur tant pour le développement d'un écotourisme côtier que pour la population locale qui tourne le dos à la mangrove. Il reste qu'entre les variations des équilibres naturels globaux (climatiques…) et les activités anthropiques, le littoral guyanais n'en a pas fini d'être une zone sous influences.

Avec le parrainage du Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables. Avec la participation du CNC, du CNES, du Conservatoire du Littoral, de l’IFREMER, du Ministère de l’Equipement (SIC), du Ministère de l’Outre-Mer, de la Région Guyane, et du SCEREN-CNDP.